À l'occasion de la sortie au cinéma de VINGT DIEUX, nous avons rencontré la réalisatrice Louise Courvoisier, diplômée de l'école lyonnaise la CinéFabrique. Tournage et post-production en Auvergne-Rhône-Alpes, casting sauvage, Clément Faveau... découvrez son interview. Read More

Diplômée de la CinéFabrique à Lyon en 2018, Louise Courvoisier s’est fait remarquer au Festival de Cannes, un an après, avec son court-métrage MANO A MANO, distingué du premier prix de la Cinéfondation. Une expérience qui lui a « ouvert beaucoup de portes » et qui lui a permis de « rencontrer beaucoup de producteurs ». Aujourd’hui, la réalisatrice revient avec son premier long-métrage VINGT DIEUX déjà multi-récompensé.

Le film dresse un joli portrait de la jeunesse rurale notamment à travers le personnage de Totone qui après le décès de son père se retrouve responsable de sa petite soeur. Il doit alors trouver un moyen de gagner sa vie. Avec ses deux acolytes, il se lance le défi de fabriquer le meilleur comté, celui avec lequel il remporterait la somme de 30 000 euros.

« Toute mon équipe vient d’Auvergne-Rhône-Alpes »

Pour ce projet, coproduit par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, Louise Courvoisier s’est entourée de certains de ses anciens camarades de la CinéFabrique, tels que Théo Abadie (co-scénariste), Elio Balézeaux (chef opérateur) et Sarah Grosset (monteuse) : « Pendant toute l’école, j’ai gardé la même équipe sur tous mes courts-métrages, que j’ai rappelée pour mon premier long-métrage (…) Toute mon équipe vient d’Auvergne-Rhône-Alpes », nous explique la réalisatrice.

Neuf autres techniciens diplômés de l’école l’ont aussi rejointe pour le tournage, dont une partie s’est déroulée dans le Nord de l’Ain (notamment Pont d’Ain et Simandre-sur-Suran), et la post-production réalisée en région lyonnaise : « La post-production est un beaucoup plus gros bloc que celui du tournage. Le tournage, c’était huit semaines. La post-production, c’était six mois. On a fait tout le montage ici. Lyon était le bon endroit pour ma monteuse et moi, pour se retrouver et faire le montage. C’était super parce qu’on était vraiment dans notre bulle. Ça a duré quatre mois. J’ai aussi fait le mixage son à Lyon. »

« Clément Faveau est revenu plusieurs fois sur sa décision jusqu’à dire OK « 

Le long-métrage VINGT DIEUX a une particularité : tous les comédiens sont non-professionnels. Louise Courvoisier avait « besoin d’entendre l’accent » et « d’une authenticité des gens » qu’elle filmait. Pour cela, elle s’est lancée dans un casting sauvage accompagnée de deux chargés de casting, le régional Emmanuel Thomas ainsi que Léa Gallego. Ils ont sillonné « un peu toute la région » et se sont rendus dans des comices agricoles, des bals, des stocks-cars ou encore des lycées agricoles.

C’est d’ailleurs dans un lycée agricole que la réalisatrice et Léa Gallego ont rencontré Clément Faveau, aujourd’hui éleveur de volailles. Au départ, il a décliné la proposition de passer le casting pour le personnage de Totone n’étant pas intéressé. Louise Courvoisier l’a alors laissé réfléchir : « Clément Faveau est revenu plusieurs fois sur sa décision jusqu’à dire ok pour les deux mois de tournage (…) Je pense qu’en réfléchissant, il a trouvé que c’était une bonne expérience et que ça n’arrivait pas souvent dans la vie qu’on nous propose un premier rôle dans un film. »

Clément Faveau a tout de suite eu « un jeu très juste dès le premier casting » tout comme Maïwène Barthélémy, l’interprète de Marie-Lise, qui s’est montrée impressionnante par son intensité. Son rôle lui vaut d’ailleurs d’être nommée parmi les Révélations Féminines des César 2025.